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Transat Jacques-Vabre : Cap sur le Brésil


Il est 6h, le Havre s'éveille. Apparemment le changement à l'heure d'hiver n'a pas pris au dépourvu les 42 duos de marins partis, dimanche 25 octobre, à l'assaut de l'Atlantique pour Itajai au Brésil. Leurs bateaux parcourent paisiblement leurs premiers mètres des 5 400 mille marins, soit exactement 10 000 km terriens, qui les séparent de leur destination. Sur la ligne de départ, qui sera donné à 13h30 (heure d'hiver havraise), on retrouvera quatre classes dont les Ultime (multicoques de plus de 70 pieds), les Imoca 60 (les monocoques du Vendée Globe), les Multi 50 (tout est dit), les Class 40 (monocoques).

Lire "12e Transat Jacques Vabre : émotion aux pontons", un reportage de Frédéric Veille (RTL)

Sodebo et Macif, deux favoris sous pression

Cette Transat Jacques-Vabre, 12e du nom, aura un petit air de répétition générale et de test grandeur nature pour beaucoup d'entre eux. Commençons par les Ultime, la classe la moins homogène de toutes. Si Thomas Coville Sodebo Ultim) fait figure de favori, son amère expérience de la Route du Rhum et les mutliples coups de grisou que le sort lui a réservés depuis quelques années, ont fait monter la pression sur le Rennais. A bord, il pourra néanmoins compter sur l'un des meilleurs routeurs au monde, Jean-Luc Nélias. Mais quand ça veut pas, ça veut pas...

Un autre qui a peut-être eu du mal à trouver le sommeil est François Gabart. Le petit génie charentais, vainqueur du dernier Vendée, n'a pas eu le temps nécessaire pour se familiariser, avec son équipier Pascal Bidégorry, au géant Macif sorti du chantier il y a à peine trois mois. Même si sur le papier, son multicoque dernier cri a le plus gros potentiel des Ultime, pas simple de le donner favori même si officiellement ce n'est pas leur objectif affiché. Et la dépression, qui se creuse au large du Golfe de Gascogne, ne va certainement pas les aider à lâcher les chevaux.

En outsider, on mettrait bien une pièce sur la paire des vieux briscards Lionel Lemonchois et Roland Jourdain, sur Prince de Bretagne. Certes, théoriquement un 100 pieds va plus vite qu'un 80 pieds. Bien sûr, PdB n'est plus de la dernière génération. Mais qui sait ce que le talent, une belle complicité, une météo favorable et un peu de chance (ou de malchance des autres) peuvent réserver ?

L'heure de vérité pour la "foilmania"

Voler pour aller plus vite. Voilà en résumé l'objectif des foils qui ont poussé sur la carène des cinq nouveaux Imoca. Et la question qui taraude tout le petit monde de la voile est : comment ces nouveaux nés vont se comporter dans le gros temps ? Cette Transat devrait lever le voile sur cette interrogation qui a fait les choux gras de la presse spécialisée. Dans les conditions légères, qui ont prévalu jusqu'à présent, ce sont toujours les Imoca sans foils qui ont eu la dragée haute. Mais sans être ingénieur naval, on peut déjà observer que les Imoca avec foil vont plus vite au travers. Les témoignages de plusieurs journalistes, qui ont eu l'occasion de naviguer sur ces derniers Imoca, peuvent témoigner de la différence de vitesse quand les appendices sont utilisés.

La deuxième grande question est : qui est le favori ? Hormis l'inconnue foil, on peut toujours se référer au talent des skippers en lice. Et pour les acteurs de la classe, deux bateaux font l'unanimité : SMA (Meilhat, Desjoyeaux) et PRB (Riou, Col). Même sans foil, les réglages accumulés par ces deux bateaux et l'expérience de ces deux duos les prédisposent au rôle de favoris. (Petit aparté : concernant la déco, en revanche, PRB et SMA sont tristes lanternes rouge... Hugo Boss (Thomson, Atladill) et Safran (Lagravière, Lunven) ont de loin remporté la palme d'or des plus beaux Imoca voire de toute la flotte). On s'en tiendra là pour les pronostics.

On souhaite un bon vent au 84 coureurs de cette 12e édition, qui s'annonce comme l'une des plus excitantes en attendant le Vendée Globe 2016 et le Tour du monde Ultime en 2019...

Pour le reste,

On a aimé : les partenaires de la Transat Jacque-Vabre et la ville du Havre pour avoir assuré une ambiance réussie sur les pontons, les skippers et de leurs sponsors pour leur disponibilité, l'accueil à l'espace Mumm... pour le Mumm, le bar Praia do Brasil pour avoir retransmis NZ-AfdS.

On a moins aimé : l'intoxication au restaurant japonais MIYAKI

Le lien utile :

http://www.transat-jacques-vabre.com/fr

Les articles utiles :

"La Transat Jacques-Vabre en 10 chiffres" (par Véronique Malécot, Le Monde)

"La Transat, répétition générale" et "La bataille des foils" (par Patricia Jolly, Le Monde)

"Foils sur les IMOCA : premier bilan des architectes" (par Olivier Bourbon , VendéeGlobe.com)

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