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Frédéric Waniart : une vie comme un bord sur fond de rock n'roll (1/2)


Dernier venu dans le team VSM, Frédéric Waniart est à la recherche de sponsors pour la saison 2016. Portrait d'un loup. Un vrai.

C'est un roman qui se lit à la cape, sous une couette presque sèche, un café chaud à la main. Le protagoniste est un anti-héros comme les frères Coen les magnifient. Frédéric Waniart ne cherche ni la lumières des médias, ni la notoriété des grands noms de la voile. Son truc à lui, c'est de naviguer en solitaire. Simplement mais bien. A l'instinct mais pas trop. Avec des ordinateurs de bord mais pas seulement. Sa dernière monture se nomme “Maeva”. Un Arlequin qui va passer son 41e printemps. Qu'on ne se laisse point attendrir : cette jolie dame cache bien jeu. Champion de France et d'Angleterre 2015 en solo amateur, Maeva aligne victoire sur victoire devant des concurrents qui en ont vu bien moins passer sous la carène. Et elle peut bien s’enorgueillir des petits soins prodigués par son skipper.

Ajout de 2 mètres de mat, augmentation de 10 m² des spis, gain de 30 kg sur le gréement, carène préparée (en époxy et cuivre), nouveau safran en carbone, nouvelle décoration avec gain de 100 kg, changement du circuit électrique, déplacement réservoir fuel, pose d’un accastillage Harken, pose d'un deuxième ordinateur étanche... Ces multiples modifications en guise de lifting opérés sous le scalpel de Dr Waniart lui-même, ont fait de ce half-tonner l'un des plus performants du circuit amateur IRC.

"Pas vraiment dans la ligne du Parti..."

“Sur les ports, les autres concurrents n'arrêtent pas de me demander les modifications que j'ai pu faire,” raconte le marin, flatté mais qui n'hésite pas a partager sur ces recettes maisons. “Maeva est exactement dans mes objectifs : rapide, beau – un bateau laid ne va pas vite – marin, confortable, sûr, équipé pour naviguer en équipage réduit. Bref idéal pour moi.”

A 61 ans, Frédéric Waniart cache lui aussi très bien son jeu. Son air débonnaire et ses lunettes épaisses cachent un caractère trempé dans l'acier forgé à l'école de la vie. Fils d'un capitaine au long cours pour le compte des Messageries Maritimes (ex-CMA-CGM), il nait un jour d'octobre 1954 près du chantier de la Ciotat (Var). Mekhtoub. C'était écrit.

En l'absence du paternel capitaine, sa mère l'envoie chez les Scouts Marins de Dunkerque, leur nouveau port d'attache. “Je n'étais pas vraiment dans la ligne du Parti... En désespoir de cause mes parents m'ont inscrit à l’École de Voile du YCM où j'ai commencé à naviguer sur Dragon, puis Caravelle puis Vaurien. J'y avais trouvé ma passion,” se souvient-il.

Taquiner le maquereau en régate avec Nils Boyer

Pas vraiment porté pour la voile légère, le jeune homme se passionne pour les quillards. Son premier embarquement est sur un Armagnac, Raki, un half-tonner, déjà. Il met un pied dans la compétition sur Ruthinghem un Arpege lest long mais les études, ou plutôt son bac manqué, le rattrapent. Révisé son examen durant les courses de 100 milles de nuit n'aide pas forcément. Il est envoyé un an en pension à Amiens.Tous les week-ends, il prend le train à 6 heures du matin, la femme du propriétaire du bateau le récupère à la gare. Il navigue et repart dimanche soir. “Je n'ai pas vu mes parents pendant un an mais j'ai beaucoup appris.”

En 1973-1974, Frédéric Waniart fait sa première saison “semi-pro” sur les bateaux chantiers de Wauquier (Chance 32 ,Century 32 et 37. Un terme à prendre avec des pincettes. L'époque n'est pas encore au sponsoring de marques. Jusqu'ici, seul Eric Tabarly bénéficiait de l'aide de l'Etat pour fesser les Anglais.

C'était les vaches maigres mais je naviguais sur des beaux bateaux, j'étais heureux. Je me souviens que je partais en vacances avec 100 francs (15,24 euros) mais c'était le plaisir de naviguer qui m'importait. Un kilo de riz et un kilo de pâtes, ça nous suffisait pour un convoyage.” Durant cette période, il apprend à pêcher en navigant. Petit souvenir cocasse, sur la course Falmouth-Lorient il y a cinq ans, en duo avec le skipper Nils Boyer, il pêche des maquereaux, ce qui ne les empêche pas de remporter la course...

Courses EDHEC avec Savatier et Seteen

La saison passe mais le capitaine Waniart commence à s'inquiéter de l'avenir de son rejeton qui préfère troquer son tablier pour un ciré jaune. L'IUT technique de commercialisation sera sa prochaine étape vers le monde du travail, mais avec “option voile”. Suivra l'Ecole supérieure de commerce de Lille, où l'option deviendra “spécialité”.

C'est l'époque des courses EDHEC qu'il remporte deux années de suite avec Damien Savatier (Figariste, triple vainqueur du Tour de France à la voile 79-80-81...), Joe Seeten (4 fois vainqueur du Tour de France à la Voile 79-80-81-87, deux Vendée Globe sous la ceinture) et un ami qui n'y connait rien à la voile. “On lui disait simplement où se mettre pendant les manœuvres, comme ça le compte 50% de propriétaires, 50% d'étudiants étaient bon. Sur ce Starlight 30, on a gagné toutes les courses locales. Le propriétaire était un chirurgien, qui par la suite est devenu sénateur. Un vrai mécène comme on n'en trouve plus aujourd'hui. Sa passion, c'était la chasse donc tous les week-ends, il partait en forêt et nous laissait son bateau. Une saison superbe.”

De Lille, il lie d'amitié avec un équipage belge qui l'invite à naviguer sur Ship Shop. “J'ai effectué sur ce bateau mon premier travail de fond de préparation de bateau de course” se souvient Frédéric.

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